Réserver

Le Palais

Le palais et son histoire

Palazzo Morosini degli Spezieri di Venezia

Le Palazzo Morosini degli Spezieri a été érigé sur la petite place surplombée par l’église de Sant’Agostin, autrefois appelée « campiello della Chiesa » (« petite place de l’église »), à proximité d’importantes attractions touristiques comme l’Eglise des Frari et le Pont du Rialto, tout en demeurant en retrait des flux touristiques. Un jardin luxuriant au bord du canal offre un abri idéal pour se consacrer à la lecture ou pour profiter d’une coupe de Prosecco.

En 1204, Domenico Morosini rapporta à Venise, aux commandes d’une galère, un important butin de guerre de la Quatrième Croisade : les quatre chevaux réalisés en fonte à cire perdue et recouverts de dorure provenant de l’hippodrome de Constantinople. Ceux-ci restèrent plus de cinquante ans dans l’Arsenal de Venise avant d’être placés au sommet de la façade de la Basilique Saint Marc, après la chute de l’Empire latin de Constantinople en 1261. Ils sont un symbole non seulement religieux (le quadrige est une allégorie de la diffusion de l’évangile par les quatres évangélistes) mais aussi politique : ils représentent la continuité vénitienne du pouvoir impérial de Byzance. La mosaïque « marciana » figurant sur la lunette de la porte de Sant’Alipio, datant d’environ 1265, montre déjà les quatre chevaux sur la façade de la basilique, dans la position qu’ils occupent aujourd’hui.

Pour en savoir plus

Le premier témoignage écrit attestant la présence des chevaux à la Basilique Saint Marc est une citation de François Pétrarque, datant du siècle suivant (1364). Pendant le transport depuis Constantinople, une jambe d’un des quatre chevaux se rompit accidentellement. Elle fut restaurée à l’Arsenal avant l’installation à la basilique. La jambe originale, qui s’était détachée, resta entre les mains des Morosini qui la placèrent sur la façade de leur palais de Sant’Agostin. Celui-ci devint propriété des Contarini, mais la jambe continua à être exposée jusqu’au XVIe siècle. Puis elle disparut et l’on en perdit la trace. Tandis que le palais a de très anciennes origines, sur les lunettes des fenêtres de la façade et de celles donnant sur le canal, on devine des fresques allégoriques du XVIIIe siècle, dernièrement restaurées. Le palais a gardé le nom des Morisini à travers les siècles, mais la qualification « degli Spezieri » (« des Epiciers ») a été ajoutée récemment afin de rappeler l’âge d’or de la dynastie Morisini. A l’époque, ala famille découvrit la « via delle spezie » (« route des épices »), développant une activité commerciale liée aux épices acquises en Orient et qui, depuis Venise, étaient vendues dans toute l’Europe. En effet, à proximité du Palazzo Morosini, des entrepôts donnaient probablement sur la « Calle degli Spezieri » (« rue des Epiciers ») où travaillaient les commerçants vendant ces produits exotiques et précieux. Des accords commerciaux stratégiques avaient doté Venise du monopole de ce commerce jusqu’au XVIe siècle.
Les épiciers vénitiens étaient maîtres dans les combinaisons d’épices longuement étudiées. Ils devinrent les spécialistes parmi les plus habiles du marché mondial, inventant le « marketing » et le « packaging » des épices, disposées dans des petits sacs prêt à l’usage appelés « sacchetti veneziani ». Aujourd’hui, le palais offre un pot-pourri de couleurs, de parfums et d’atmosphères : neuf appartements offrent des caractéristiques distinctes, chacun prenant le nom d’une des épices qui commencèrent à arriver à Venise depuis le XIIIe siècle, métamorphosant la gastronomie, l’économie, l’art et les costumes.

Position

Tous les appartements se trouvent dans le centre animé du quartier nommé Sestiere di San Polo. Ce quartier prend le nom du Campo San Polo (avec l’église éponyme), le plus vaste de Venise après la Place Saint Marc. D’un considérable intérêt historique, la zone de Rialto, toute proche du palais, avec son pont, son marché aux poissons et aux légumes typique ainsi que l’église San Giacomo di Rialto, est traditionnellement considérée comme la plus ancienne de Venise. A proximité, la basilique de Santa Maria Gloriosa dei Frari et l’église San Rocco sont des trésors d’architecture et de patrimoine artistique, de même que deux « scuole grandi » (« grandes écoles », lieux de sociabilité typiquement vénitiens liés à des corporations puissantes) : la Scuola Grande di San Rocco et la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista avec son église.
Le quartier de San Polo est caractérisé par une grande concentration de boutiques et de restaurants, surtout les « bacari », bistrots vénitiens. Ruga Rialto, la célèbre rue qui relie Rialto au Campo San Polo, est constellée sur de magazins de différents types ; nombre d’entre eux sont encore tenus par des Vénitiens. On peut y trouver un grand choix de produits, de l’habillement à la gastronomie, en passant par les souliers et autres accessoires.
Longé par le Grand Canal, le quartier est desservi par la ligne 1 du vaporetto (transport public en bateaux), avec les arrêts ACTV « Rialto Mercato » et « San Silvestro ». La ligne 2 dessert également San Polo avec l’arrêt « San Tomà ».

Comment nous rejoindre